Pour commencer, je vous invite à regarder ce reportage de France TV Slash qui m’a inspirée pour cet article, « Salles de sport : les 7 pièges à éviter » datant de février 2022 :
En effet, le tableau n’est pas reluisant pour les salles de sport… La pratique sportive quand on est citoyen lambda ne connaissant pas le monde du sport ni comment bien s’entretenir physiquement. Je me base aussi sur 3 années d’observation après avoir fréquenté plusieurs réseaux de salle de sport, à Paris essentiellement. Voici 4 grands problèmes que soulève ce reportage qui se basent les mêmes faits factuels que j’ai également observés ces dernières années.
1. Modèle économique actuel… sans prestation qualitative à tous les étages
Observons le modèle économique actuel de la filière sport en France :


Comme vu dans le reportage de France TV Slash : aujourd’hui, le coach n’est gagnant que s’il travaille SANS la salle. Et pour cause… les salles de sport pour rester viable économiquement prennent une commission à chaque prestation vendue à leur client. Ainsi j’ai vu des coachings d’1 heure à 60€ vendu au client dans mon ancienne salle, le coach prenait 80% la salle 20% (ce qui est honnête) avec un droit d’exercer de 240€/an à payer à la salle par le coach, ce qui est le prix d’un abonnement annuel basique dans une salle low-cost. Pour un coach sportif en auto-entrepreneur, cela signifie qu’il ne peut déduire ni le droit d’exercer à 240€ ni tous les autres coûts (assurances, transport, équipements, frais de formation) et qu’il aura 25% de charges à payer aux URSSAF sur 48€ perçu. Le client final, qui trouve que c’est cher pour un seul cours ne reprend jamais la prestation.
Idem pour les plateformes web de mise en relation de type Trainme (15% de commission avec tarif suggéré, nombreuses options payantes), IziCoach (20€/heure !!) ou d’autres sociétés comme Fithealthy. Ces entreprises recrutent via les réseaux sociaux avec des annonces, mais derrière, c’est la misère (cours collectifs dans une salle vide d’entreprise, cours d’éveil musculaire ponctuels dans des institutions pour personnes âgées, cours dans un jardin sans équipement pour une seule cliente en banlieue, etc…)



Des groupes de clients peuvent également s’organiser pour choisir un réseau de salle pour être ensemble (groupe de femmes, groupe de passionnés de tel sport, team sportive d’entreprise, association de quartier, réseaux business, réseau de cadres, groupe de minorités d’un pays, etc..). Le client peut aussi viser l’autonomie sportive chez lui (homegym) ou dans son entreprise (office gym) et faire appel directement à un coach de confiance SANS PASSER PAR DES PLATEFORMES INTERMEDIAIRES qui posent de nombreuses contraintes administratives et financières aux coaches.
?Qui est perdant : le coach (ne gagne que 15€ à 36€ par cours) et le client (bénéfices invisibles sur un seul cours à 60€, ou 5 cours à 45€). Quant aux plateformes, elles finissent par perdre aussi car le coach récupérera les clients en dehors du site web de mise en relation…
?Qui est gagnant : la salle quoi qu’il arrive, perçoit l’abonnement annuel du client et le droit d’exercer annuel du coach et les 15%-20% de la prestation vendue… N’y a t il pas un rapport injuste et inégal qui va créer une pénurie de coaches et une fuite des clients vers d’autres cieux ? En effet, ceux-ci ont-ils intérêt à payer une salle entre 20 et 90€ / mois pour des prestations aussi basses ?
?Qualité de la prestation : forcément avec un tel rapport inégal, vous pensiez obtenir quoi ? bah de la daube. J’ai vu des coaches faire faire de la merde à des clientes. Une vraie catastrophe santé et financière. Si le gars sait qu’il gagne que 15€ à 36€ selon le « pack d’heures » acheté, est-ce qu’il va se casser le cul ? Payer jusqu’à 14000€ de formations, d’équipements pour ne toucher que 17€/heure soit quasi la même chose qu’une femme de ménage ou qu’un agent de sécurité devant un supermarché, à quoi bon ???
? mon avis de coach et suggestion de solutions
– Les salles devraient laisser les clients amener leur coach à eux. Chacun payant son entrée ou son abonnement, où est le problème pour la salle?
– Les clients devraient demander quels besoins sportifs ils ont, non pas à la salle ni au coach que la salle leur vend, mais à un service externe impartial commercialement.
Au final cette situation pénalise plus clients non autonomes et coaches dépendant des établissements sportifs. Les salles, elles, s’en sortent un peu mieux, mais jusqu’à quand ? Clients et coachs s’en passeront définitivement si elles ne pensent qu’au maximum de gains court terme en taillant dans les revenus des uns et en survendant des options totalement en dehors des besoins réels du client.
A propos de besoins des clients… la partie 2 en parle justement !
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